Entre Amazon et son libraire, le droit de ne pas choisir.

15 Juil
Kindle pour Pc - Amazon

Kindle pour PC – Amazon

 Quand on tient plus ou moins régulièrement un blog littéraire, le rapport qu’on a au livre est forcément privilégié. Les blogueuses et les blogueurs font partie des premiers consommateurs de livres et donc à pâtir de la situation de l’industrie et du marché du livre. Parce que les livres ne tombent pas du ciel, comme tout consommateur, la question du prix des livres n’est pas négligeable et ce n’est pas les masses critiques de Babelio qui offrent des livres contre une critique en partenariat avec les éditeurs ou les  (controversés) services presse qui changent la donne.

Liseuse, pour ou contre ? 

Ah ah, toujours à lire des livres ? / Tu devrais t’acheter un Kindle comme le mien, c’est bien mieux. / S’il vous plait, éteignez tous vos appareils électroniques, l’avion va bientôt décoller.

Je fais partie de ces blogueuses qui n’ont pas de liseuse et à qui ça ne manque pas du tout. Je suis juste un peu frileuse vis-à-vis de ces gadgets de plus en plus nombreux sur le marché et qu’on nous pousse à acheter pour être dans le coup. Je ne suis pourtant pas de celles non plus qui partent en croisade contre cette alternative à la lecture.  J’en vois partout dans les transports au quotidien et, même si je préfère lorgner sur mon voisin avec un livre et me contorsionner pour lire le titre sur la couverture, c’est plutôt une bonne chose de voir les gens lire, quel qu’en soit le support. En tant qu’étudiante et même comme lectrice, les livres numériques gratuitement consultables ou téléchargeables (en pdf pour les libres de droit, sur Google Books ou Amazon) font partie aussi de mes habitudes de lecture et de travail. D’ailleurs,même sans liseuse, j’utilise l’e logiciel gratuit proposé par Amazon Kindle pour PC qui me permet d’avoir à disposition un nombre considérable de livres numérisés, achetés gratuitement pour la plupart. Ça a ses inconvénients mais surtout des avantages.

Livre-objet de Jodi Harvey-Brown

J’aime les beaux livres, les belles couvertures et le plaisir de la lecture sur le papier mais tenir un blog littéraire ne fait pas de moi une fétichiste du livre. Aimer la littérature ne revient pas à vivre sa passion comme au XIXe siècle ou même comme si internet n’avait rien changé à nos habitudes d’achat et de lecture. Un article récent de Frédéric Sautet dans Le Monde souligne que le marché du livre prend facilement pour bouc émissaire internet comme cache misère des difficultés qui dépassent l’essor de la vente de livres sur la toile et je suis bien d’accord avec ce triste constat.

Le temps, c’est de l’argent

Sauf que la lectrice que je suis ne veut ni vivre dans le passé, ni devenir irresponsable et fermer les yeux devant la crise que traverse nos libraires, grands ou petits. Je prends autant de plaisir à recevoir un colis d’Amazon qu’à acheter en librairie. Je parle bien de plaisir. L’achat d’un livre n’est pas pas seulement purement économique (payer le moins cher possible), il est aussi indissociable du rythme de vie des Français et de la place de nos loisirs dans nos vies. Tout va très vite et souvent, on préfère se tourner vers la grande distribution en ligne plutôt que d’aller en librairie et de revenir bredouille faute de ne pas acheter un Marc Lévy ou le nouveau G.R.R Martin que vous trouverez partout parce que ça se vend. Sauf qu’un lecteur ne pense pas en terme de marketing et que l’offre est souvent bien décevante par rapport à la demande.

Gibert Joseph sur le boulevard St-Michel. Comme le Tardis, it’s bigger on the inside.

Tout dépend donc du temps que le client a à sa disposition qui est souvent plus que compté. En tant qu’étudiante, j’ai eu souvent à me procurer des livres pour les cours et  de devoir les lire assez rapidement. Si vous n’avez pas la chance d’habiter ou de faire vos études à Paris et donc de connaitre ce paradis sur terre qui est le Gibert Joseph de Saint-Michel où tout se trouve en neuf et en occasion, alors vous connaissez ce dur dilemme quand votre libraire vous propose d’attendre 10 jours avant de récupérer votre précieux livre imposé. Même quand on habite dans une grande ville comme moi à Lyon, ce genre de situation où vous errez d’une librairie à une autre sans succès est franchement rageante. Qui peut nous blâmer ensuite de rentrer le plus vite chez nous, de se connecter sur Amazon et en quelques clics de finaliser notre précieuse commande ? Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour réussir ses partiels, même vendre son âme à Amazon…

Dis moi où tu habites, je te dirais ce que tu lis… 

C’est peut-être succomber à la facilité mais on oublie souvent derrière nos belles valeurs protectionnistes qu’un client n’est pas seulement un pion, c’est aussi un individu qui a une vie, un quotidien, des habitudes mais qu’il est aussi soumis à des tas de circonstances. Par exemple, l’endroit où l’on habite. L’un des premiers avantages d’Amazon, contrairement aux librairies pas implantées partout, c’est justement de pouvoir atteindre tout le monde, même ceux qui n’ont pas accès à une librairie ou à une bibliothèque près de chez eux. Bien sûr, si Amazon a autant mauvaise presse, d’autres alternatives sont possibles comme préférer les sites marchants des grandes librairies ou The Book Depository mais Amazon a l’avantage de proposer un service irréprochable et il est vrai très compétitif. Autre atout d’Amazon quand on lit beaucoup de livres en langue originale, le site propose un large choix. Les librairies gagneraient à développer leurs rayons étrangers pour mieux satisfaire ces lecteurs de plus en plus nombreux.

En 23 ans, j’ai connu plusieurs villes et donc plusieurs options pour se fournir en livres ( par ordre de préférence) :

Chère Marie-Antoinette de Jean Chalon

  • GIBERTLAND (Versailles-Paris) et les librairies d’occasion : parfait pour se fournir à petits prix de livres quasiment neufs, quatre étages de bonheur pour se perdre et faire chauffer la carte bleue Paris). J’ai acheté mes premières Pléiades à Versailles (en occasion) comme le théâtre de Claudel ou La Critique de la Raison pure de Kant. Si ce n’est pas une bonne raison de choisir Gibert pour bouquiner. Je me souviens aussi d’une merveilleuse librairie d’occasion où j’ai acheté la meilleure biographie de Marie-Antoinette du monde : Chère Marie-Antoinette de Jean Chalon pour quelques euros.

 

  • Lyon, beaucoup de choix pour rien ? Pour ‘instant, je n’ai pas vraiment trouvé mon bonheur à Lyon mais ça ne fait qu’un an que j’y ai emménagé. Cette année a été bien sûr marquée par la fermeture du Chapitre de la place Bellecour qui est forcément regrettable pour les employés licenciés mais franchement, du point de vue du client, ce n’était pas la caverne d’Ali Baba. Il y a bien le Gibert Joseph à deux pas mais on n’y trouve pas tout ce u’on veut. Même celui dee Versailles me parait mieux fourni. Par contre, le Gibert Joseph sur le quais (disquaire et DVD) est franchement chouette. Je n’ai qu’une hâte, y retourner pour un bon vieux craquage. Autre option, la librairie Passages visitée en décembre dernier. Courses de Noël obligent, le lieu était trop bondé pour vraiment profiter du moment. Restent bien sûr les bouquinistes à Perrache sur la place Carnot tous les mercredi, sur les quais de Saône et ailleurs.

Quai de la Pêcherie : marché des bouquinistes (Bibliothèque de Lyon)

 

Enseigne de la Librairie des Signes

  • Misère et splendeur des librairies de province : certain(e)s ne jurent que par les petites librairies de leur ville de province, pas moi. A Compiègne, c’est bien simple, vous avez le choix entre une librairie indépendante La Librairie des signes et un Cultura. Si j’achète régulièrement mes livres à la Librairie des signes, j’ai aussi beaucoup de choses à lui reprocher. Le lieu est franchement agréable (surtout le rayon BD/Enfants, poufs et fontaine d’eau à disposition, si ce n’est pas un arguent pour lire des bd et de la littérature jeunesse), le personnel est compétent mais pas très aimable, voire très arrogant. Je me souviens seulement d’un gentil libraire qui ne doit plus y être depuis, je ne l’y croise plus qui avait de très bons conseils. Mais le pire, c’est surtout l’état des livres, souvent endommagés qui sont pourtant laissés en vente. Bonjour le respect du client et bien sûr, pas question d’un geste commercial ou de proposer des livres d’occasion.

Amazon ou librairie, telle est la question.

Ce genre d’expérience en librairie ne me donne pas envie de me battre pour ce genre de librairies qui ne respectent pas leurs clients. Pas de généralisation, certains libraires sont de vrais professionnels avec toutes les qualités humaines qui vont avec. Je pars du principe que les librairies restent un commerce comme un autre et que le service doit être irréprochable. S’il ne l’est pas, un bon consommateur est libre d’aller ailleurs, même s’il s’agit d’internet et d’Amazon. Jamais je n’ai reçu de livres neufs endommagés. Jamais. J’achète donc mes livres sur Amazon sans complexe et je n’ai pas l’intention de me soigner. Le premier droit d’un client, c’est de choisir mais aussi de ne pas choisir, d’acheter sur Amazon sans lâcher son libraire préféré selon l’occasion. Ce n’est pas une loi anti-Amazon ou les boycotts de certains éditeurs qui changeront la donne. Ça, c’est du marketing mais le lecteur n’est pas un animal économique, c’est un être humain plein de contradictions.

Jane Austen est même dans You’ve Got a Mail

Vous vous souvenez du film Vous avez un message ? Meg Ryan y joue une jeune libraire pour enfants reprenant l’affaire familiale qui peine à concurrencer avec un grand distributeur de livres, Fox Books, tenu par Tom Hanks. Tout y est : concurrence, internet, amour-haine entre les deux. Bien sûr, tout fini bien  la fin mais le plus important, c’est de trouver votre « shop around the corner », le nom de l’enseigne de Meg Ryan. Que vous choisissiez votre librairie de quartier ou, au plus proche, le fournisseur du coin qui vous livre au plus près de chez vous, l’important, c’est de lire. Au lieu d’une loi contre une entreprise privée fiscalement dérangeante, le plus judicieux ne serait pas plutôt d’e mener des réformes pour promouvoir la lecture et l’éducation pour les plus et les moins jeunes ?

C’est surement ça la vraie question.

Matilda, lectrice infatigable, achète sur Amazon. F*ck.

22 Réponses to “Entre Amazon et son libraire, le droit de ne pas choisir.”

  1. Alison Mossharty 15 juillet 2014 à 3:39 #

    Article très intéressant à lire ! J’ai beaucoup de mal à me faire une opinion sur ce débat parce que j’habite dans une petite ville et donc, si je veux trouver les livres que je souhaite il faut que je fasse 30 km (et encore, même quand je les fais, je ne trouve pas forcement mon bonheur !) Alors à ce niveau Amazon et internet me sauve la vie. Le facteur géographique est important à prendre en compte dans ce débat et c’est cool que tu l’aies fait ^^

    • Alexandra Bourdin 15 juillet 2014 à 7:14 #

      Je suis contente que ça te parle. Le facteur géographique me semble essentiel, ça explique beaucoup de choses. Amazon ne remplace pas le contact humain des libraires mais ça dépanne bien 🙂

  2. Adeline Arénas 15 juillet 2014 à 3:43 #

    J’étais exactement dans la même position vis-à-vis des liseuses, mais j’en ai finalement acheté une pour le confort de mes yeux. Ça me donne un endroit où stocker les livres que je télécharge sur archive.org (je ne prônerai jamais assez ce fantastique site O:) ). Et je peux l’utiliser pendant les longs trajets, ce qui n’est pas négligeable.
    Pour le reste, oui, vive Amazon et ses livres en vo pour d’excellents prix. \o/ Je suis souvent sidérée parce qu’un livre semblable (couverture etc) se vendrait bien plus cher en France…
    Enfin : bon article, comme toujours.

    • Alexandra Bourdin 16 juillet 2014 à 10:37 #

      Je ne pense pas changer d’avis sur les liseuses, je sais que c’est pratique de pouvoir stocker beaucoup de livres mais je préfère même sur des longs trajets avoir des livres sur moi comme Ève 😛 Et quitte à lire des livres numériques, je préfère le faire chez moi sur ordi 🙂

  3. Alexandra 15 juillet 2014 à 4:11 #

    Je pense que l’on peut très bien allier Amazon et librairie, même si les prix Amazon sont bien plus attractifs… Et le service. Certes, pas de conseil possible. Mais vitesse et, globalement, propreté du livre. Souvent, je n’achète pas en librairie simplement parce que les livres sont abimés et que je ne paie pas 20 euros pour un livre abimé… Inconcevable. Par contre, ce que je supporte de moins en moins avec Amazon, c’est la façon dont l’entreprise traite ses employés.
    Oh, et… The Book Depository appartient à Amazon ;). Donc c’est une alternative, mais je ne sais pas s’il y a une véritable différence, au fond, d’acheter sur l’un ou sur l’autre.

    • Alexandra Bourdin 16 juillet 2014 à 10:41 #

      Je suis d’accord avec toi, les deux sont compatibles et c’est vrai que la façon de traiter ses employés ne donne pas envie de défendre Amazon mais les clients ne sont pas vraiment concernés, c’est à la justice de sen charger. Je citais The Book Depository comme un exemple parce que je sais que certaine)s blogueurs/blogueuses mais c’est pas mon cas. J’utilise principalement Amazon et pour l’instant, ça me convient 🙂 Mais il y a surement d’autres alternatives.

  4. monaventurelitteraire 15 juillet 2014 à 4:57 #

    Je te rejoins sur le « nous avons le droit de choisir ». Je maximise mes achats chez le libraire, parce qu’ils sont géniaux, j’y ai une carte de fidélité et que lorsqu’on commande ça prend au max 1 semaine (week end oblige) et les livres sont toujours dans un parfait état. Mais comme tu l’a soulevé, le problème c’est le budget…. alors je chine beaucoup (brocantes, émaus, vente de particuliers…), J’aimerais garder la librairie qui est à peine à quelques km de chez moi, même si il est difficile de se garer, conserver le rapport humain des commerces de quartier.

    Je suis une petite consommatrice Amazon mais depuis peu j’ai découvert qu’ils proposent aussi de l’occasion pour lesquels ça revient à ne payer que les frais de port… alors forcément, je crois que je vais craquer ^^ je ne lis pas en VO alors pour moi le problème ne se pose pas ^^

    Comme tu as dit on s’adapte, selon nos besoins et nos envies, on choisi le lieu de nos tentations 😉

    • Alexandra Bourdin 16 juillet 2014 à 10:49 #

      Et oui, le client est volage xD J’alterne aussi beaucoup entre Amazon, les librairies, les bouquinistes et les bibliothèques mais j’avoue que j’ai une préférence quand même pour Amazon parce qu’en tant qu’étudiante, je fais gaffe à mon budget et je n’ai pas forcément le temps d’aller en librairie. Mais c’est vrai que c’est plus facile quand on a un libraire avec qui on s’entend bien, ça donne plus envie de les aider mais je n’ai pas cette chance 🙂

      • monaventurelitteraire 16 juillet 2014 à 11:12 #

        Oui c’est pour ça, si ils venaient à fermer ce serait une vraie « claque » pour moi. Je suis cliente France Loisir et même là, je vais toujours en boutique… Pour le rapport humain mais aussi pour flaner, toucher les livres et ça me permet de décompresser 😉

  5. sionmettaitleslivres 15 juillet 2014 à 6:45 #

    Alexandra, tu as écrit un très bel article, touffu et développé… Alors bravo et merci, même si je ne suis pas d’accord avec tout ce que tu dis. 🙂

    • Alexandra Bourdin 16 juillet 2014 à 10:51 #

      Merci ! Avec quoi n’es-tu pas d’accord ? Le débat est ouvert, tous les points de vue se valent 🙂

  6. Myriam S. 15 juillet 2014 à 8:25 #

    Article intéressant, c’est vrai qu’avoir les points de vue des lecteurs est un plus pour ce débat et on est souvent laissés de côté.

    Je suis beaucoup plus cliente des librairies que d’Amazon, déjà parce que pour tout ce qui est achat je préfére le contact humain (typiquement je suis la fille qui préfére sortir de chez elle et faire 25 minutes de queue pour acheter des billets de train plutôt que de passer par internet, et pour les livres c’est encore plus vrai vu que j’adore pouvoir feuilleter les livres avant de faire mon choix). Ensuite j’ai aussi la chance d’avoir des librairies plutôt correctes dans ma ville avec du personnel efficace et plutôt sympa, ainsi que des délais de livraison qui me conviennent (en général si je réserve un livre je l’obtient trois ou quatre jours plus tard sinon au bout d’une semaine, en moyenne ça me semble bien). Bref j’ai vraiment tendance à privilégier les librairies, et quand je veux payer moins cher en général je me lâche sur les livres d’occasions (vive les razzias à Gibert et Boulinier lors de mes passages à Paris \o/).

    Cela dit je reconnais l’intérêt d’Amazon pour certains achats : tu as évoqué les livres en VO et j’approuve à 100%, tous mes livres anglais viennent d’Amazon. Mais quand j’envisage d’acheter sur Amazon c’est surtout pour les comics, en VO le plus souvent, parce qu’il faut reconnaitre que le fonds comics de la plupart des librairies n’est vraiment pas terrible à moins d’aller dans des magasins spécialisées. Ajouté à ça le fait que les 3/4 des séries que je veux lire ne sont pas disponibles en français et que donc c’est hyper compliqué de les commander et qu’en général ça coûte un bras… Du coup je passe par Amazon, c’est plus simple et c’est moins cher. Franchement il y a certains livres pour lesquels on est obligés de passer par internet, tout simplement parce qu’on ne les trouve pas encore en France et/ou parce qu’ils n’arriveront sans doute jamais en France par manque de succés. Je suis intimement convaincu que le succés internet de certains livres en VO influence leur sortie française par la suite, donc sans internet – et Amazon – on aurait sans doute moins de choix pour découvrir des oeuvres étrangéres.

    Bref pour conclure ce (trop long) commentaire : je pense que le mieux c’est de concilier les différents choix possibles, librairies indépendantes, grande distribution, occasions, vente sur internet, bibliothéques, selon ce qu’on recherche et nos possibilités. J’essaye d’acheter réguliérement un livre dans ma librairie de quartier, je me lâche sur les occasions parce mon budget étudiant ne me laisse pas le choix, j’emprunte en bibliothéque les livres que j’ai juste envie de lire sans les garder et je commande sur Amazon les livres que je ne peux pas trouver autrement. Ca me semble plutôt équilibré et ça m’embêterait vraiment qu’on limite mes possibilités pour favoriser un acteur de la chaine de livres plutôt qu’un autre. Parce que je suis à 100% pour soutenir les librairies indépendantes mais ça craint quand c’est le consommateur qui se retrouve à payer les pots cassés.

    • Alexandra Bourdin 16 juillet 2014 à 11:44 #

      Je suis totalement d’accord avec toi, j’aimerai favorisé les librairies, le contact humain mais quand on est déçu, c’est difficile de changer ses habitudes. Par contre, moi aussi comme beaucoup, j’adore feuilleter les livres, tomber sur un live que je ne pensais pas acheter parce qu’on me le conseille ou parce que la couverture m’attire mais ça demande beaucoup de temps qu’on ne prend pas forcément. C’est vrai qu’internet peut influencer les traductions des livres ou des comics, c’est un plus à ne pas négliger. Merci pour ce long commentaire 🙂

  7. Noob Man 15 juillet 2014 à 8:59 #

    J’agrée complètement. Amazon et les libraires sont complèmentaires. On trouve sur Amazon plein de trucs qu’on ne trouve pas en librairie (notamment quand on lit en VO), mais d’un autre côté les librairies permettent de feuilleter, mettent en avant des titres, proposent parfois de l’occasion… Bref, c’est différent et non mutuellement exclusif. ^^

    Merci pour l’info sur la librairie Passages, d’ailleurs ! Si ça peut t’aider, à Lyon, il y a aussi la librairie d’occasion La Bourse qui a parfois du choix, et qui a un peu de tout.

    Et n’oublions pas les « grandes » librairies de province (Sauramps à Montpellier, Ombres Blanches à Toulouse…), qui offrent d’excellents services et sont souvent très appréciables. 🙂

    • Alexandra Bourdin 16 juillet 2014 à 11:50 #

      Merci pour le conseil, dès que je retourne à Lyon, je fonce à la librairie la Bourse 😀 C’est vrai que les grandes librairies de province valent surement le coup d’œil mais je ne les connaissais pas 🙂

  8. lilylit 16 juillet 2014 à 1:09 #

    Article intéressant, même si je ne suis pas forcément d’accord. Pour ma part, je n’ai jamais eu de problème avec l’état des livres achetés en librairie, que ce soit dans la petite ville de province dont je suis originaire ou à Paris. Par contre, la seule fois où j’ai commandé quelque chose chez Amazon (c’était un coffret DVD et pas un livre mais tout de même), l’objet est arrivé endommagé.
    C’est clair que faire une loi contre une entreprise privée n’est pas une solution. Mais pour autant, le consommateur devrait aussi, je pense, avoir une réflexion un peu plus lointaine que de penser simplement qu’il est plus facile de cliquer depuis son ordinateur que de faire le tour des librairies (car beaucoup de gens ne se rabattent pas sur Amazon parce qu’ils n’ont pas trouvé ailleurs, ils commencent par là). On sait qu’Amazon traite mal ses employés, que les conditions y sont exécrables, et que l’entreprise essaye de contourner les lois sur la fiscalité et les frais de port. On sait aussi qu’en tant qu’éditeurs ils accompagnent mal leurs auteurs et leur font miroiter monts et merveilles pour peu de résultat. Ses raisons pourraient être suffisantes pour décider de boycotter ce site marchand, quitte à commander en ligne sur d’autres plateformes.

    • Alexandra Bourdin 16 juillet 2014 à 2:43 #

      Je comprends ton point de vue mais ce que je reproche à cette loi ou aux librairies qui demandent de boycotter Amazon, ce n’est pas d’attaquer une entreprise privée mais plutôt de manquer d’ambition. On le voit bien, la loi n’a rien changé et ce n’est pas seulement parce qu’Amazon ou la Fnac ont contourné la loi sur les frais de port, c’est peut-être aussi parce que c’est révélateur de l’impossibilité pour l’Etat de réussir à réglementer internet ou de fournir un vrai budget pour aider les librairies indépendantes, le monde du livre et de la culture. Il faudrait que ces secteurs soient promus mais ce n’est pas une priorité en temps de crise économique. Alors, trouver des alternatives par rapport à Amazon, pourquoi pas mais ça ne changera pas grand chose au problème social et éducatif. J’ai essayé dans mon article de défendre une position qui soit à la fois critique (peser le pour et le contre de la question) mais aussi neutre. Je n’aime pas trop les positions radicales donc être un lecteur responsable oui mais surtout libre de choisir et de ne pas boycotter si, à coté, on défend aussi les librairies à notre échelle.

      • lilylit 16 juillet 2014 à 2:53 #

        C’est sûr qu’on a beaucoup à faire en termes de revalorisation de la lecture, quel que soit le support et le moyen de se procurer les livres. Et je suis bien d’accord que c’est une priorité.

  9. lydieetseslivres 16 juillet 2014 à 4:28 #

    Personnellement, j’ai une liseuse depuis peu mais je lui préfère encore le livre papier. Mais je leurs vois un désavantage majeur, la place qu’ils prennent dans les bibliothèques. Quand on est un grand lecteur, elles se remplissent vite et moi je ne sais plus quoi faire de ma pile de livre à lire et encore moins des livres que j’ai lu.
    Merci pour ce joli article.
    Le plus de la librairie est le conseil et les discussions autour du livre que l’on peut avoir avec le libraire. Le plus des supermarchés du livre sur internet, c’est le choix inconstatable que l’on a jamais en librairie (à moins de les commander) et le fait que c’est ouvert 24h sur 24. Comme toi, je n’hésite pas à utiliser ces deux moyens d’accès aux livres en fonction de mon humeur.

    • Alexandra Bourdin 17 juillet 2014 à 9:46 #

      C’est vrai que l’avantage des liseuses, c’est leur espace de stockage. Je ne sais plus moi-même où mettre tous mes livres mais je ne pourrais pas me passer d’une bibliothèque chez moi même pour une économie de place. Les liseuses ont le mérite d’être utiles mais je trouve les bibliothèque bien fournies trop esthétiques pour m’en passer ^^

      C’est vrai que le libraire a l’avantage de connaitre son métier et de pouvoir donner des conseils mais je trouve que les blogs littéraires comme les nôtres ont maintenant aussi ce rôle. Quand je vais en librairie ou sur un site marchand, je sais exactement ce que je veux acheter parce que j’ai été tentée par une copine blogueuse. Mais je suis d’accord, il faut alterner entre les deux librement, selon nos besoins 🙂

  10. novelenn 19 juillet 2014 à 5:52 #

    Toujours intéressant d’avoir un avis sur ce sujet.
    Comme toi, je n’ai pas de liseuse et n’ai pas envie d’en avoir une. C’est un gadget dont je me passe bien volontiers. J’aime le livre en tant qu’objet, avec une odeur, une appropriation, des pages qui se tournent.

    Pour ce qui est d’Amazon, j’ai un avis assez tranché.
    Ayant fait un DUT métiers du livre et du patrimoine et plusieurs mois en librairie, je connais ce commerce du côté commerçant.
    Oui je trouve aberrant certaines librairies et libraires qui cassent un lieu si unique. Le client est roi, on me l’a toujours appris.
    MAIS les règles de gestion ne sont pas aussi faciles qu’Amazon, ils ont un stock énormissime qu’à part les grandes librairies indépendantes comme les Dialogues ou les marques comme Gibert justement peuvent concurrencer. Et là, c’est une catastrophe pour les petites et moyennes, elles luttent pour vivre ou plutôt survivre, car elles ne sont pas soutenues financièrement. Le stock est toujours difficile à gérer et les universités diraient leurs livres, les libraires les auraient volontiers…
    Ensuite, oui ça dépend largement du lieu où on habite, s’il n’y a pas de librairies 30 km à la ronde, je comprends pourquoi les gens commandent sur Internet. Il suffirait d’aider les entrepreneurs a investir dans ces zones. J’ai vécu dans une ville où la bibliothèque était à 15 km et la première librairie a 30 km, en tant que lectrice on pleure.
    Je suis incapable de commander sur Amazon après avoir connu le fonctionnement des librairies. Mais j’ai connu avec chance que des bonnes librairies indépendantes, dans mon coin, je viens d’adorer deux librairies indépendantes.
    A part mon stage de fin d’année de DUT où le libraire ne connaissait rien à la littérature et le respect du client, j’ai connu que des libraires passionnés et passionnants.

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